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Jotarie Joestar
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Jotarie Joestar
13 novembre 2006

Les garçons sauvages.

Poussé malgré tout par la puissance du Festin nu, retenu peut-être par l'idiote idée d'une cruelle déception reliée à la claque de ce même Festin pendant dirons-nous quelques mois, pris par l'intérêt de poursuivre, trouvaille d'un exemplaire des Garçons sauvages. La question stupide et taraudante, récurrente, vrilleuse, inepte, qui démange et dérange, dont on sait que la réponse est positivement positive, le tout étant de savoir à quel niveau; est-ce que l'éclat du Festin nu, est-ce que l'éclat qu'est le Festin nu peut ressurgir dans les autres écrits de William S. Burroughs ?

Fi de l'interrogation. Les garçons sauvages est aussi cassé que le festin. Moins directement halluciné, il reste tout aussi positivement improbable à écrire pour quiconque ayant une cohérence livresque trop académique. Coupés de partout -- pour faire le malin, on dit cut up --, morceaux reliés entrecoupés du récurrent PENNY ARCADE PEEP SHOW, les fragments s'organisent parfois autours desdits garçons, sauvages, drogués et qui s'enculent (le roman est d'ailleurs éventuellement perturbant par le nombre de sodomies, de giclettes magnifiées qui parsèment ses pages. Burroughs était sexuellement libre, on le sait; ici on s'en prend plein la gueule, et c'est techniquement plus visqueux qu'autre chose. Au moins est-ce réaliste.), tyrannisent l'armée, ont des façons de se battre peu communes, guérilleros enfumés et piqués au vif.

Ces garçons qui sortent du tiers-monde, Amérique Latino-Centrale (Mexique) ou du Sud et Afrique (du Nord, Tanger en tête) cassent le séant des vils états policier en offrant leur alternative libertaire utopique, que l'on estimera fantasmée par l'auteur. Comme ils (du moins un) disent; Notre but est le chaos total. Garçons transformés en n'importe quoi qui grouillent vers l'avenir ou autre chose et ne se résument pas aisément, ou peut-être que si, dans un monde onirique où tout est basculé, version folle d'une réalité à la 1984 (le rapprochement est douteux, mais permet de saisir l'idée au bond), contrôlée par on ne sait vraiment qui, variation futuriste pessimiste ici mise petit à petit (semblerait-il) à sac par de jeunes gens stupéfaits.

Mélange de phrases interminables, tentaculaires, sans ponctuation, de bouts décollés dans cette ambiance qui a fait un mythe de cet auteur, le fil conducteur est tissé, se suit, se prend, se détache pour au final laisser un drôle de goût; un relent d'ensemble qui demanderait une lecture seconde pourtant non désirée, comme si au milieu de tout tout avait émergé sans vraiment atteindre quelque chose, aucune perception d'une déception réelle, toujours l'idée d'aller plus loin dans ses écrits, fascination en l'occurence sans foudre, magnétisme inhérent à la, sa façon d'écrire, de lancer plus que de conter, d'évoquer et de créer.

Comme est cité Bernard Delvaille en guise de quatrième de couverture [de l'édition poche de 10/18];
"On ne résume pas un livre comme celui-ci.
On le lit, on y va voir, et on en revient pantelant.
"
Le même genre de commentaire synthétique pour ma part, sans l'enthousiasme qu'on y imagine lié.

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