Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jotarie Joestar
Jotarie Joestar
Publicité
Archives
Jotarie Joestar
16 août 2006

Miami Vice

Pour la forme.

Le jour d’aujourd’hui était le jour de sortie de Miami Vice — Deux flics à Miami, le film de Michael Mann plus qu’inspiré de la (sa) fameuse série des années quatre fois vingt, avec des vrais morceaux de costards kitschounets et de bagnoles qui attirent la greluche dedans.
Pour ma part, jamais vu un seul épisode, je ne crois pas que ça puisse me manquer un jour, mais on sait qu’il faudra s’attendre à plusieurs choses en arrivant dans la salle ;
-          de la drogue (à plus forte raison de la coke, mais ne soyons pas sectaires)
-          de la greluchonne inutile (à plus forte raison moitié, deux tiers ou totale nue en quelques occasions)
-          du gugusse moustachu et/ou barbichu qui se croit à Miami (et qui a un peu raison)
-          de la fusillade (avec du sang qui gicle sinon on se croit dans la guerre des boutons et quand on vit à Miami, on est joli et on n’a pas de boutons sur la gueule)
-          du saiqs (voir les parties greluchonne inutile et gugusse moustachu)

Et j’avais tout bon. Et des malheureux sous à dépenser.

Miami Vice, c’est quoi ? C’est deux policiers, en Floride donc, qui ont un louque de jacky classieux du 21è siècle. Et boum, une embrouille leur tombe sur le coin du citron, et ils vont se foutre en double-rôle pour coinçailler des trafiquants de cames, puis des trafiquants de tout et n’importe quoi, du moment que c’est du mauvais côté de la loi (bouhouhou ça fait froid dans le bas du dos).

I.  Deux.
Oui, ils sont deux. Dès le départ, ils sont amis, collègues, et c’est comme ça, tu poses pas de question. Alors, dans l’absolu, c’est à peine s’ils se parlent, mais voilà.


II. Flics.
Ils sont flics. Donc, ça se shoote dedans la bobine du film. Dès le départ, ça suit une opération qui foire, et ça s’enchaîne, ça joue la taupe, ça joue encore la taupe et ça finit pas shooter les méchants vilains qui vendent de la drogue (qui eux-mêmes shootent les policiers, vu que ce sont des vilains méchants).

III. A Miami.
Miami, c’est bien connu, est un repère d’illettrés de tout poil, de mexicains vendeurs de drogues, de bellâtres ténébreux qui ont quelquefois de la moustache, de mexicains acheteurs de drogues et de demoiselles pas forcément d’origine, de boîtes de nuit et de voitures qui vont plus vite qu’un Train GV, contenant plus que parfois la majorité des catégories citées. Pour les mexicains qui achètent de la drogue, cela dépend surtout du fait qu’ils se la fourrent dans le corps ou la refourguent à d’autres, devant ainsi des intermédiaires, blablabla, les deux étant possible. Pour le reste, en boîte à bouger son cul et boire des queue-queue et en grosse bagnoles à faire bouger son cul et peut-être boire de la Stoli. A Miami, il fait beau, et même s’il ne fait pas beau, ni chaud, on est quand même content parce qu’il y a une plage et des loupiottes qui clignotent la nuit et le jour. En fin de compte, Miami, c’est une ville cliché à elle seule. Dedans le film, qu’on soit à Miami, à Haïti ou à la Havane, ça ne change que peu de choses ; il fait plus ou moins beau et chaud, on peut faire le rigolo sous les cocotiers et tant mieux. On peut aussi prendre un petit bateau allant à huit milliards de kilomètres à l’heure pour draguer de la demoiselle en sautillant sur la grande flotte bleu profond. Des lieux semblables qui se traversent sans accrocs. Miami pour toile, pas pour fond.

IV. …Vice.
Parce que le maître mot, c’est quand même bien ce vice, cette drogue et ces cochoncetés de trafiquants justes bons à se faire pusil-à-fomper le ventre. Toute cette faune grouillante dans une flore luxuriante, de cubains et de flingues, de coke, de parrains ultimes et mochement barbus, de mecs avec des tenues parfois irréelles, et bien elle se mouche autour de la drogue, des armes, le genre de trucs qu’est moche, qui coûte cher et qu’est autrement moche. Le petit univers du film tourne autour de ça pour pondre une sorte d’intrigue.

V. Mais pourquoi ces risibles petits paragraphes ?
ou V. Est c’est bien au moins ?
C’est-à-dire que oui et non. D’un côté c’est comme on dit la classe, ça se suit bien et tout le tremblement, mais de l’autre côté c’est comme on dit chiant, le scénario est du déjà-vu de repompé de déjà-vu (est-ce un défaut ? non pourtant), les personnages sont quand même un peu cons par moment (l’exemple le plus flagrant étant probablement un Ricardo Tubbs qui amène sa petite partageuse de pine dans la boîte d’un des gars avec qui il frotte et qui est à peu près le seul qui pense que lui et Sony Crockett (sigh) ne sont pas nets) et l’histoire d’amour entre Crockett et Isabella (qui est, au passage, la plus ou moins femme du baron ultime) est d’une lourdeur rarement égalée, et le problème devient vite qu’elle prend des proportions assez large. Que cette liaison soit une autre preuve de la stupidité relative des deux flics floridiens n’est pas en soi un problème, mais cette baisade passagère accompagnée de révélation à deux pesetas n’a rien de vraiment palpitant à l’œil. Isabella, personnage qui reste à peu près vide et cliché, va voir bien des choses se centrer sur elle, comme pour nous faire croire qu’elle est en réalité un personnage plus complexe que la vue surfaçaire… mon cul. Relation casse-gueule, un tantinet improbable, qui s’embourbe au fil du temps et de son intérêt douteux. Elle en devient surréelle, comme le devient le reste du film, oscillant entre une vision presque palpable (ah non mais au moins de ce point de vue c’est très bien fichu. Je ne parle pas spécialement du cadrage global ou de la mise en scène, c’est une autre affaire, mais y’a des trucs qui te ramassent la rétine des fois) du milieu et des gens qui font, de prime abord, n’importe quoi. Quelque chose qui raconte strictement son histoire, le fait bien, tirant parti d’une histoire simple et basique même si construite, pour donner peut-être le meilleur de soi. Mais au final, de la surenchère sans vraiment trop en faire, un visuel précis, des scènes d’émotions qui ne convaincront que des gens pas très nets (après tout, ça n’est pas le but), du bien et du mal stricts qui fricotent, un peu de fusillade. Pas d’humour, qu’est-ce qu’on s’en branle après tout de mettre des touches d’humour dans un script pour faire le malin ? De la nuit, majoritairement, de la vie de la nuit, des flics, l’un qui donne l’air d’occuper plus d’importance visuelle que l’autre, des situations des deux, l’un sans l’autre mais chacun avec sa gal, qui se croisent, qui blablabl…

Convainquant ? Moui, ça m’en a finalement l’air. Même avec ses défauts, sa fausse chianteur, sa vraie lourdeur par moments et des trucs en apparence bien cons, on pourrait dire que Michael Mann maîtrise très bien son truc. Arriver à tirer de l'intensité d'un scénario volontairement à la limite du ridicule, c'est quand même fort.
Moi, convaincu ? Pas vraiment… ça a du style, de la gueule, mais bon...

Miami_Vice

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité